La méthanisation est un procédé biologique naturel permettant de valoriser des matières organiques. Pendant 40 à 60 jours, ces matières sont placées à l’intérieur d’une cuve, le digesteur, qui est chauffée et brassée en absence d’oxygène. Elle produit une énergie renouvelable, le biogaz, et un fertilisant, le digestat.
Dans les grandes lignes, un projet de méthanisation est organisé autour des étapes suivantes:
Une fois produit, le biogaz peut être valorisé de différentes façons, dont les 2 principales sont la cogénération et l’injection de bio-méthane dans le réseau :
La cogénération permet la production d’électricité verte, grâce à une génératrice électrique entraînée par un moteur biogaz.
Cette énergie électrique peut être redistribuée via le réseau de distribution d’électricité, ou consommée sur place. Elle représente environ 1/3 de l’énergie contenue dans le gaz, le reste de l’énergie étant “perdu”, principalement en chaleur (eau chaude de refroidissement du moteur à 70-90°C). Dans le cadre de la cogénération, cette chaleur n’est justement pas perdue : elle sert notamment à chauffer les cuves de digestion (environ 30% de la chaleur récupérable du moteur). Les tarifs d’achat de l’électricité encouragent à valoriser la chaleur résiduelle qui pourra alors :
– sécher une partie du digestat, et ainsi limiter le transport d’eau inutile lors de l’épandage ;
– être utilisée par un consommateur de chaleur existant, à proximité du site (bâtiments collectifs, industries, bâtiments d’élevages chauffés, lotissement…)
– développer une activité autour de la chaleur “fatale” : culture maraîchère, champignonnières, culture d’algues, séchage de fourrage ou de céréales…
L’injection directe dans le réseau de gaz naturel présente l’intérêt de valoriser au maximum l’énergie du gaz : les techniques d’épuration du gaz les plus performantes permettent des pertes inférieures à 2% de méthane ! Ce “biométhane”, purifié, a les mêmes caractéristiques que le gaz naturel. Il peut donc être mélangé à celui-ci dans le réseau de transport ou de distribution existant.
Les autres valorisations du biogaz sont des procédés adaptés à des situations particulières :
– Production de chaleur dans une chaudière biogaz, si proximité d’un gros consommateur de chaleur : c’est le mode de valorisation le moins coûteux, utilisé notamment sur les traitements de déchets agro-industriels sur le site même de leur production ;
-Valorisation du biométhane par une flotte de véhicules roulant au GNV (Gaz Naturel pour Véhicules)
– Transfert de chaleur par PAC (Pompe à chaleur) fonctionnant au gaz, pouvant produire du froid et de la chaleur basse température. Il est même techniquement possible d’allier la production d’électricité, de chaleur et de froid en même temps : c’est la trigénération, voie d’avenir pas encore assez développée !